Ranger la mort

Le cimetière de Santiago de Chile évoque, par sa taille et son architecture, un quartier à part entière. Comme des immeubles de stèles, les tombes uniformément disposées et empilées s’apparentent à des habitations post-mortem : une tentative d’organiser la mort, de structurer l’absence.

Au cœur de cette uniformité, des traces de présences et d’attentions se nichent aux coins des verticales : des fleurs fanées, des objets déposés avec soin, des photos encadrées. Chaque ornement est une empreinte d’amour, une preuve tangible du lien intime qui persiste entre les vivant×e×s et les mort×e×s. Face à ces gestes de mémoire, la décrépitude du lieu rappelle l’érosion du souvenir. 

Santiago de Chile, 2023